L’église Saint-Saturnin de Berson

Présentation

L’église de Berson Saint-Saturnin date du XIIème siècle. Construite à partir de pans de mur appartenant  à la chapelle d’un ancien prieuré, il est possible que son clocher primitif se soit trouvé au-dessus de la croisée du transept, à en juger par la présence d’un escalier creusé dans un pilier, à gauche, alors que le clocher actuel, édifié au XVIIIème siècle et refait en 1837, se trouve à droite.

L’église de Berson est protégée au titre de la loi sur les Monuments historiques depuis 15 mars 1909. Cet édifice, entièrement construit en pierre de taille a une longueur d’environ 30 mètres, et une largeur au transept d’environ 16 mètres. Il est en forme de croix latine, et possède un chœur, composé d’un abside profonde de 8 mètres qu’encadrent deux absidioles, de 4,40 mètres chacune correspondant aux chapelles du transept.

Les absides appartenant au style roman sont voûtés en cul-de-four. Les voûtes de la nef et du transept appartiennent au style ogival, mais d’époque diverses. Une série d’arcatures décorent le chœur.

La façade

La partie la plus remarquable de cet édifice est sa façade de style gothique saintongeais. Elle date du XIVème siècle.

Au centre du premier niveau se trouve le portail ogival, ouvrant sous quatre arcature en retrait, il est décoré de feuillages ainsi que de quelques figures très frustes. Deux niveaux ogivales, dont des nervures reposent sur des faisceaux de trois colonnettes, encadrent ce portail.

Au niveau supérieur s’ouvre un large oculus central qu’encadrent ici encore des niches, peu profondes, voûtées en berceau brisé, ouvrant par des baies couvertes d’arcs trilobés et inscrites dans des arcatures en arc brisé à archivolte ornée de motifs végétaux. Des pinacles encadrent ces arcatures formés de colonnes à chapiteaux, décorés de têtes d’hommes et d’animaux et surmontés d’un couronnement pyramidal. Une fine moulure sépare ce niveau du pignon à rampants couverts, amortis à la base par deux pinacles. L’élévation sud de la nef est marquée en son centre par la présence de trois contreforts, se jouxtant, qui délimitent les travées. Ces dernières sont éclairées par une haute baie en plein-cintre. Au dessus des contreforts on note la présence d’un étroit jour qui éclaire l’espace compris entre les voûtes et la toiture. La porte rectangulaire s’ouvre sur le plan occidental du « transept-clocher« , un bandeau plat sépare le rez-de-chaussée du niveau supérieur, interrompu du côté sud par la présence d’un grand oculus à réseau polylobé.

Au dessus la chambre des cloches prend je jour par de grandes fenêtres couvertes en arc brisé. Une forte corniche sépare cette partie du clocher de la flèche octogonale, ornée de bossages en table et sommée d’une boule d’amortissement portant une croix métallique. L’élévation nord de la nef devait être semblable à celle du côté sud mais la présence de la sacristie et du corps du bâtiment des fonts baptismaux a perturbé cette régularité. La sacristie est confortée par 2 larges contreforts entre lesquels s’ouvre au rez-de-chaussée une porte rectangulaire. La chapelle des fonts baptismaux est éclairée par une petite baie de même forme. On retrouve un grand oculus à réseau polylobé qui éclaire le bras nord du transept, mais ici de dresse au-dessus du pignon couvert.

Le chevet

L’abside est à pans, ses angles sont marqués de faisceaux de colonnes à chapiteaux à décor végétal. Dans chaque pan, s’ouvre une baie couverte d’un arc en plein cintre, reposant sur des colonnes à chapiteaux à décor végétal ou d’entrelacs. Au sud, l’un d’entre eux porte une scène. Sur le rouleau externe des archivoltes se développe un décor d’entrelacs et de fleurs. Trois de ces fenêtres permettent l’éclairage du chœur, les deux autres sont aveugles. Des corps de moulure courent sur le pourtour de l’abside à hauteur de l’appui des fenêtres et au-dessus des archivoltes. Une corniche à décor feuillagé somme les murs de cette abside.

L’absidiole nord est de plan semi-circulaire mais, du nord vers le sud, un contrefort, une colonne posée sur un pilastre et enfin une colonne, semblent la diviser en pans. Elle prend le jour par une baie en plein-cintre. A hauteur d’appui de cette fenêtre cour une moulure. Une corniche à modillons ornés couronne cette absidiole.

L’absidiole sud ne possède qu’une colonne dont le chapiteau est orné de feuilles d’acanthe. Elle ouvre par deux fenêtres en plein-cintre, au sud et à l’est. Cette dernière baie est semblable, quoique plus petite, à celles de l’abside. Une ligne de zigzags court à hauteur de son appui.

L’intérieur

     

L’ensemble de l’édifice est peint d’un appareil de pierre de taille à joint rouge jusqu’à hauteur de la naissance des voûtes. Les deux travées de la nef ainsi que de la croisée du transept sont voûtées d’ogives. Celle de la travée occidentale, repose sur des nervures en forme de tore retombant sur des faisceaux de colonnes. Celle de la travée orientale ainsi que celle de la croisée du transept repose sur des nervures à mouluration prismatique.

Les arcs doubleau entre les travées de la nef et entre la nef et la croisée du transept sont en arc brisé. Entre la croisée du transept et les bras du transept, ils sont en plein-cintre. La voûte du chœur,  est en berceau et celles de l’abside et des absidioles en cul-de-four. Des arcs en plein-cintre séparent le chœur de la croisée du transept à l’ouest et de l’abside à l’est, ils reposent sur des colonnes à chapiteaux sans ornements. Des arcatures aveugles ornent le tour du sanctuaire, au nombre de neuf, d’inégales largeur et formées d’arcs reposant sur des colonnettes.

L’ancien bas-côté est voûté en berceau, il communiquait avec la nef par l’intermédiaire d’un arc en plein-cintre aujourd’hui obstrué. Dans le massif de maçonnerie situé à l’angle nord-ouest de la croisée du transept se trouve un escalier de pierre en vis, sans doute conduisait-il vers un ancien clocher. La chapelle des fonts baptismaux est voûtée en cul-de-four. Elle ouvre sur la nef par une baie en plein-cintre à deux rouleaux d’archivolte reposant sur des colonnes et pilastres à chapiteaux non historiés.

Les cloches

Le clocher abrite deux cloches. La plus ancienne datée de 1590 porte l’inscription suivante :

«  INS MARIA IN CAMPANIS BENE SONANTIBUS SAINCT SATURNIN DE BRESSON – MESSIRE LOI DE GENOUILLAC BARON DE VACAC SIEUR DU BOISSER FAICT L’AN 1590« 

Le fondateur à écrit « Bresson » au lieu de « Berson« , « Lois » pour « Louis » et « Vacac » pour « Vaillac« . Cette cloche de bronze a été classée le 12 octobre 1942.

La seconde cloche, beaucoup plus volumineuse, datée de 1859, porte l’inscription suivante :

« FONDUE EN 1859, SOUS LE PATRONAGE DE SAINT-SATURNIN ET LE PONTIFICAT DE SON EMINENCE LE CARDINAL DONNET, ARCHEVÊQUE DE BORDEAUX. JEAN-BAPTISTE ROUSSEAU ÉTANT CURÉ DE BERSON. PARRAIN JEAN-MARIE ADOLPHE BINEAU, MAIRE. MARRAINE, ANNE DOMINICA NOÉMIE CASTAIGNET. MEMBRES DE LA FABRIQUE : M.M.  PIERRE ANTOINE DAVID, PIERRE JÉRÔME GABAROCHE, JEAN-CLAUDE EUGÈNE LAVERGNE DE PEYREDOULLE, ROMAIN BELOUGNE, ALEXANDRE MORPAIN. ETS DEYRE FILS, À BORDEAUX »

Les vitraux

Le martyr de Saint-Saturnin – extérieur
Le martyr de Saint-Saturnin – intérieur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le vitrail le plus ancien semble être celui de l’oculus qui représente le martyre de Saint Saturnin.

Saint Saturnin, parfois appelé Sernin, fut envoyé à Rome par le pape Saint Fabien, vers l’an 245, pour évangéliser les Gaules. Nommé évêque en l’an 250 sous le règne de l’empereur Decius, il fixa son siège épiscopal à Toulouse. A peine installé dans sa demeure, voici que les orales du Capitole deviennent muets. Les prêtres païens attribuent ce fait à la présence du nouveau prélat. On l’emmène de force au Capitole, en lui demandant de renier sa Foi afin de rendre la parole aux oracles. L’évêque ayant refusé, les païens le frappent pour le faire céder. Ils décident alors de le supprimer d’une façon fort cruelle :

Après lui avoir lié les pieds à une corde, ils l’attachent à la queue d’un taureau furieux qui traîna Saturnin avec une telle violence que son corps fût déchiqueté avant même que l’animal n’ait terminé sa course dans la campagne.

La nuit suivante, de pieuses femmes allèrent ramasser ce qu’elles purent retrouver de son corps mutilé. Ces restent furent enfouis dans une fosse profonde sur laquelle Saint Hilaire, successeur de Saint Saturnin fit élever une chapelle. Plus tard, l’évêque Sylvius fera creuser au même endroit les fondations de la basilique Saint Sernin, pour honorer la mémoire de ce martyr que l’on fête le 29 novembre.

Les autres vitraux, signés « Dagrand », datent de la fin du XIXème siècle.